L'école de PALO ALTO

L’école de Palo Alto désigne un courant de pensée systémique et interactionniste des phénomènes humains.

Palo Alto est une ville de Californie dans laquelle de nombreux chercheurs de toutes disciplines se sont retrouvés à partir des années 50.

Anthropologue, mathématicien, philosophe, physicien, etc., dont la figure de proue est Grégory Bateson, se sont attelés à différentes recherches amenant à des conclusions révolutionnaires dans le domaine de la thérapie. Voilà, brièvement et de manière non-exhaustive, ce que leurs travaux ont permis comme avancées :

The Bateson Team, 1955 : William Fry, John Weakland, Gregory Bateson, Jay Haley.

Le contexte de la souffrance

Tout d’abord, en étudiant différents systèmes culturels, G. Bateson découvre qu’un comportement naît, s’adapte, répond à un contexte en particulier. En effet, aujourd’hui on comprend bien qu’on est moins stressé en vacances qu’au travail ; que les relations sont apaisées quand tout le monde se sent bien et est reposé ; qu’on est plus joyeux quand on a pas de choix cornélien à faire. Bref, les comportements, les émotions, sont liés à des contextes.

Cela veut donc dire qu’un problème, une souffrance ne doit pas être regardé de manière isolée mais dans son contexte avec toutes les interactions qui l’entourent. Il ne s’agit plus de soigner un individu mais les relations entre l’individu et le monde, ou la relation entre l’individu et lui-même. Ceci est donc majeur dans l’appréhension des phénomènes humains.

Les interactions jouant dans le problème

Et si le contexte à une grande influence sur la personne, la réciproque est aussi vraie. Quand la cheffe arrive au travail très tendue, cela impacte toute l’équipe, qui répond en retour par du stress, de l’agacement ou de la désimplication, ce qui tend d’autant plus la cheffe, et ainsi de suite. Les relations humaines sont donc interactionnelles.

En se rendant compte de cela, ils se rendent compte qu’il n’y a pas de causalité linéaire mais bien circulaire. Ce qui permet de se dire que la relation entre la cheffe et l’équipe peut être apaisée en modifiant stratégiquement soit la réaction de l’équipe soit celle de la cheffe. Le problème peut se régler en le prenant par n’importe quel endroit du cercle. C’est pourquoi en Thérapie brève stratégique il est possible de vous aider à aider quelqu’un, votre enfant par exemple.

Pourquoi les solutions tentées n’ont pas fonctionné ?

Une autre notion essentielle dans la compréhension et la résolution de problème a vu le jour ces années-là. La notion de feedback ou de rétroaction :

L’être humain est un peu têtu. Lorsqu’il a décidé quelque chose, il s’y accroche. Il s’y accroche tellement fort que la plupart du temps, il ne prend pas le feedback qui lui dit « ça ne marche pas ».

 « Je ne sais plus comment mettre mon enfant au travail. J’ai discuté avec lui, je l’ai puni, je l’ai aidé mais rien n’y fait, il ne travaille pas ». Il semblerait que vouloir le mettre absolument au travail soit contre-productif.

« Je veux perdre du poids, j’ai essayé tous les régimes possibles, mais à chaque fois je reprends ce que j’ai perdu, voir plus ». Peut-être que la privation n’est pas la bonne solution ; pour autant, on continu sur ce chemin en se confrontant encore à l’échec.

« Je ne parviens pas à dormir, j’ai essayé plein d’astuces mais c’est de pire en pire ». Il arrive que se forcer à faire quelque chose fasse augmenter la résistance et pour autant on essaye encore et encore.

« Je ne me sens pas bien et je ne comprends pas pourquoi. Je fais tout ce qu’il faut, j’ai lu tous les livres sur le bien-être mais je reste en souffrance ». L’individu essaye toujours un peu plus de la même chose, même si cela ne fonctionne pas, ce qui aggrave la situation, la sensation.

Parce qu’il faut parfois faire l’exact opposé de tout ce qui a été tenté jusqu’à présent pour résoudre le problème.

Les travaux nés à l’école de Palo Alto ont révolutionné l’approche thérapeutique des problèmes humains et proposent des techniques résolutoires et fonctionnelles.